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Photo du rédacteurFlorence Lallemand

Qu'est-ce que la Wicca ?

Dernière mise à jour : 27 nov.


Commençons d'abord par expliquer ce qu'elle n'est pas et à démonter certains clichés et raccourcis simplistes...


Bien que la Wicca soit qualifiée de plus en plus souvent de religion néo-païenne, elle ne rentre pas, selon moi, dans les critères qui peuvent définir qu'un courant de pensées et de pratiques soit considéré comme religion.

Tout d'abord, une religion dispose d'une autorité suprême : un corps décidant, chef de file ou au moins une ou plusieurs autorités compétentes garante(s) des bonnes pratiques. En outre, une religion dispose également d'un recueil de référence.


Bien que de nombreux auteurs aient rédigé des ouvrages concernant la wicca, notamment Gerald Gardner ou Scott Cunnigham, pour ne citer qu'eux, l'on ne peut pour autant considérer que ces auteurs soient "les chefs de file" du mouvement Wiccan, ni que leurs ouvrages soient "LA référence" en matière de bonnes pratiques.


Selon Emile Durkheim, une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, qui unissent en une même communauté morale tous ceux qui y adhèrent.

(Les formes élémentaires de la vie religieuse : le système totémique en Australie, Paris, éd. PUF)


Ce sur quoi insiste ici Durkheim, c'est la division du monde entre les réalités sacrées c'est-à-dire séparées, interdites, et les réalités profanes, autrement dit le côté humain, non sacré. Ceci est le dénominateur commun de toutes les religions.


La Wicca, quant à elle, ne fait pas cette distinction. Tout est sacré et tout est divin. L'humain fait partie d'un tout, au même titre que l'océan, les animaux et végétaux, l'espace infini, le passé, le présent et le futur...


D'autre part, les religions ont cherché pour la plupart à trouver un sens à la mort et à rassurer l'humain sur la possibilité d'un au-delà (pour autant qu'on y ait accès). Ce qui n'est pas non plus le cas de la Wicca, dans laquelle la mort est juste une étape normale dans la roue sacrée du temps.



Après avoir répondu à la question "Qu'est-ce que la Wicca n'est pas?", peut-être pouvons-nous nous pencher maintenant sur ce qu'elle est :


Les grands Principes de la Wicca


La Wicca est une voie spirituelle qui se distingue par sa connexion profonde avec la nature et ses cycles. Elle repose sur des principes éthiques et des pratiques qui guident les adeptes dans leur vie quotidienne et leurs rituels, tout en respectant la complexité du monde qui les entoure. La Wicca place la nature au cœur de sa pratique, prônant un respect profond pour ses rythmes et ses cycles, et invitant chacun à vivre en harmonie avec elle, en écoutant ses enseignements et en s'alignant sur ses énergies sacrées.


L'un des principes fondamentaux est la "Rede Wiccan", souvent résumée par : "Fais ce que tu veux, tant que cela ne nuit à personne." Cette règle, tout en mettant en avant la liberté individuelle, souligne aussi la responsabilité que chaque Wiccan a envers les autres êtres vivants et l'univers. (Wicca: A Guide for the Solitary Practitioner).


Un autre concept clé est la loi du triple retour, qui affirme que toute action, qu'elle soit positive ou négative, revient à son auteur par trois fois. Ce principe, en encourageant la bienveillance et la réflexion, rappelle que chaque geste a des conséquences. Cette notion est également abordée dans "The Meaning of Witchcraft" de Gerald Gardner.


La Wicca se distingue aussi par son approche non-dualiste de l'existence. Contrairement à certaines religions qui divisent le monde entre le bien et le mal, le sacré et le profane, la Wicca enseigne que tout est interconnecté et que ces oppositions apparentes sont en réalité les aspects d'une même énergie. Scott Cunningham l'explique ainsi : "Le 'bien' et le 'mal' sont souvent de même nature, selon le point de vue adopté... Le pouvoir est neutre. Il ne peut pas être divisé en énergies positives et négatives. Le pouvoir est pouvoir." (Wicca: A Guide for the Solitary Practitioner).

Ainsi, il n'existe pas de division rigide entre le masculin et le féminin ; les deux polarités coexistent en chaque être et dans la nature elle-même. Les Wiccans cherchent à harmoniser ces énergies en eux-mêmes, reconnaissant que l'univers est un tout indivisible, où chaque élément joue un rôle dans l'équilibre général.


La Roue Sacrée du Temps


Au cœur de la pratique wiccane se trouve la Roue de l'Année, un cycle de huit périodes avec un point culminant : le sabbat. Les sabbats célèbrent les saisons et les moments clés du cycle naturel, ils nous donnent l'occasion de nous reconnecter avec les rythmes de la Terre et de renouveler nos intentions pour l'année à venir. Bien que ces sabbats soient célébrés à des dates relativement précises, il convient de considérer leur succession comme une passation : l'énergie du sabbat précédent succède à l'énergie du suivant et ainsi de suite.


Les Sabbats majeurs, tels que Samhain et Beltane, marquent des moments de transition importants, tandis que les Sabbats mineurs, comme Yule et Ostara, célèbrent les solstices et les équinoxes. Ces célébrations sont des moments de joie et de communion avec la nature, comme le souligne Cunningham : "La magie n'est pas toujours sérieuse ou solennelle. C'est une célébration joyeuse et une fusion avec la force vitale." (Wicca: A Guide for the Solitary Practitioner).


La Roue du Temps reflète l'idée que le temps est circulaire, non linéaire. La mort et la renaissance sont vues non comme des fins, mais comme des étapes dans un cycle perpétuel. En participant à ces rites, les sorcières et sorciers honorent la nature et s'alignent avec ses rythmes, renforçant ainsi leur lien avec le divin et l'univers.




Références bibliographiques :

  • Cunningham, Scott. Wicca: A Guide for the Solitary Practitioner. Llewellyn Publications, 1988.

  • Cunningham, Scott. Earth Power: Techniques of Natural Magic. Llewellyn Publications, 1983.

  • Gardner, Gerald. The Meaning of Witchcraft. 1959.

  • Durkheim, Émile. Les formes élémentaires de la vie religieuse : Le système totémique en Australie. Paris, Presses Universitaires de France (PUF), 1912.

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